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L'identification par la biométrie peut se pratiquer avec les empreintes digitales, l'iris, les réseaux veineux de la rétine, les réseaux veineux de la paume de la main, la morphologie de la main, le poids, ainsi qu'avec les traits du visage. Le moyen biométrique le plus utilisé actuellement est la lecture d'empreintes digitales (environ 50% des applications).
1 - Empreintes digitales :
La donnée de base dans le cas des empreintes digitales est le dessin représenté par les crêtes et sillons de l'épiderme. Ce dessin est unique et différent pour chaque individu. En pratique, il est quasiment impossible d'utiliser toutes les informations fournies par ce dessin (car trop nombreuses pour chaque individu), on préférera donc en extraire les caractéristiques principales telles que les bifurcations de crêtes, les "îles", les lignes qui disparaissent, etc... Une empreinte complète contient en moyenne une centaine de ces points caractéristiques (les "minuties"). Si l'on considère la zone réellement scannée, on peut extraire environ 40 de ces points. Pourtant, là encore, les produits proposés sur le marché ne se basent que sur une quinzaine de ces points (12 au minimum vis-à-vis de la loi), voire moins pour beaucoup d'entre eux (jusqu'à 8 minimum). Pour l'histoire, le nombre 12 provient de la règle des 12 points selon laquelle il est statistiquement impossible de trouver 2 individus présentant les mêmes 12 points caractéristiques, même en considérant une population de plusieurs dizaines de millions de personnes.
2 - Géométrie de la main :
Ce type de mesure biométrique est l'un des plus répandus, notamment aux États-Unis. Cela consiste à mesurer plusieurs caractéristiques de la main (jusqu'à 90) tel que la forme de la main, longueur et largeur des doigts, formes des articulations, longueurs inter-articulations, etc... La technologie associée à cela est principalement de l'imagerie infrarouge; d'une façon générale, le système présente des FAR (False Acceptation Rate, voir plus bas) assez élevés, surtout entre personnes de la même famille ou bien encore des jumeaux.
3 - L'oeil (retina-scan / iris-scan) :
Pour les 2 techniques suivantes, il faut tout d'abord faire la distinction entre l'iris et la rétine.l'étude de l'iris va se porter sur la partie de l'œil visible ci-contre :
3/1 - Iris (iris-scan):
En ce qui concerne l'iris, l'individu se place en face du capteur (caméra CCD/CMOS) qui scanne son iris. Celui-ci représente quelque chose de très intéressant pour la biométrie car il est à la fois toujours différent (même entre jumeaux, entre l'œil gauche et le droit, etc...), indépendant du code génétique de l'individu, et très difficilement falsifiable. En effet, l'iris présente une quasi-infinité de points caractéristiques (que certains comparent en nombre à ceux de l'ADN), qui ne varient pratiquement pas pendant la vie d'une personne contrairement à la couleur de l'iris qui, elle, peut changer. Mais cela n'a aucune influence car les images d'iris obtenues par les capteurs sont en noir et blanc. Le seul problème de cette technique est liée à la mesure en elle-même, qui peut être source d'erreurs ou de problèmes. Ainsi, on peut quasiment dire que le nombre de problèmes rencontrés lors de cette mesure augmente proportionnellement avec la distance entre l'œil et la caméra.
3/2 - Rétine (retina-scan):
Cette mesure biométrique est plus ancienne que celle utilisant l'iris, mais elle a été moins bien acceptée par le public et les utilisateurs, sans doute à cause de son caractère trop contraignant : la mesure doit s'effectuer à très faible distance du capteur (quelques centimètres), qui effectue ensuite un balayage de la rétine. Elle se base sur le fait que le schéma et le dessin formé par les vaisseaux sanguins de la rétine (la paroi interne et opposée de l'œil) est unique pour chaque individu, différent entre jumeaux et assez stable durant la vie de la personne
4 - Visage (facial-scan) :
Il s'agit ici de faire une photographie plus ou moins évoluée pour en extraire un ensemble de facteurs qui se veulent propres à chaque individu. Ces facteurs sont choisis pour leur forte invariabilité et concernent des zones du visage tel que le haut des joues, les coins de la bouche, etc...
5 - Configuration des veines (vein pattern-scan) :
Cette technique est habituellement combinée à une autre, comme l'étude de la géométrie de la main. Il s'agit ici d'analyser le dessin formé par le réseau des veines sur une partie du corps d'un individu (la main) pour en garder quelques points caractéristiques.
6 - Dynamique des frappes au clavier (keystroke-scan) :
Les frappes au clavier sont influencées par plusieurs choses; tout d'abord, selon le texte que l'on tape et, de manière plus générale selon sa nature, on aura tendance à modifier sa façon de taper au clavier. C'est d'ailleurs un des moyens utilisés par certaines attaques (timing attacks) pour essayer d'inférer le contenu ou la nature du texte tapé de façon à remonter jusqu'à un mot de passe par exemple. Ces techniques sont assez satisfaisantes mais restent néanmoins statistiques.
7 - Reconnaissance vocale (voice-scan) :
Les données utilisées par la reconnaissance vocale proviennent à la fois de facteurs physiologiques et comportementaux. Ils ne sont en général pas imitables.
8 - Dynamique des signatures (signature-scan) :
Ce type de biométrie est à l'heure actuelle peu utilisé mais ses défenseurs espèrent l'imposer assez rapidement pour des applications spécifiques (documents électroniques, rapports, contrats...). Le procédé est habituellement combiné à une palette graphique (ou équivalent) munie d'un stylo. Ce dispositif va mesurer plusieurs caractéristiques lors de la signature, tel que la vitesse, l'ordre des frappes, la pression et les accélérations, le temps total, etc... Bref tout ce qui peut permettre d'identifier une personne de la façon la plus sure possible quand on utilise une donnée aussi changeante que la signature.
Comment choisir un moyen biométrique ?
Les principales contraintes liées à la biométrie sont dues à l'ergonomie et à l'acceptabilité de certaines modalités. Mais si la reconnaissance d'iris ou d'empreintes digitales sont généralement mal perçues par le public, il existe d'autres modalités, moins intrusives, comme la reconnaissance automatique du locuteur (RAL) et les biométries du visage. Ces modalités présentent l'avantage d'être naturelles aux êtres humains, tout en apportant un niveau de sécurité suffisant pour un grand nombre d'applications. De plus, le matériel nécessaire - microphone et caméra - est actuellement intégré à la plupart des systèmes embarqués.
Plutôt que de comparer les performances des diverses technologies (empreintes, visage, main...), il faut surtout tenir compte de l'environnement de leur usage, (facilité de : saisie, d'analyse, de stockage, de vérification).
Chaque technologie possédant des avantages et des inconvénients, acceptables ou inacceptables suivant les applications. Ces solutions ne sont pas concurrentes, elles n'offrent ni les mêmes niveaux de sécurité ni les mêmes facilités d'emploi.
En comparaison aux systèmes d'authentification utilisant un objet ou un mot de passe, qui offrent une réponse stable (oui ou non, 0% ou 100%) ; les informations biométriques sont plus fluctuantes et donnent des réponses en terme de pourcentage de similitude (entre 0% et 100%, le 100% n'étant jamais atteint). Cette variation des résultats d'identification d'un individu est plus liée à la qualité de la capture de l'information biométrique (on n'a jamais deux images ou deux sons identiques), qu'à la modification de la caractéristique biométrique de l'individu qui est généralement stable dans le temps.
Il faut donc définir un seuil de décision (acceptation ou refus) compris entre 0% et 100% de similitude au sein de application. Ce seuil peut être différent pour chaque personne.
Effort : effort requis pour l'utilisateur lors de la mesure.
Intrusiveness : décrit dans quelle mesure l'utilisateur perçoit le test comme intrusif.
Cost : coût de la technologie (lecteurs, capteurs, etc...)
Accuracy : efficacité de la méthode (capacité à identifier quelqu'un)